New York de notre correspondant
L'Amérique tire les leçons de la crise du pneu. Mercredi, Bill Clinton a signé une loi, approuvée en moins d'un mois par le Congrès, qui oblige les constructeurs automobiles à transmettre à l'agence en charge de la sécurité routière, la NHTSA, la moindre plainte ou information concernant un produit défectueux ayant entraîné mort ou blessure. Le texte prévoit également des peines allant jusqu'à quinze ans de prison pour toute personne «ayant ouvertement cherché à tromper» le gouvernement après l'identification d'un problème.
Tests. La législation est le fruit direct de «l'affaire Firestone», qui a éclaté durant l'été alors que la compagnie a été contrainte de rappeler 6,5 millions de pneumatiques équipant principalement des Ford Explorer et liés à plus de cent accidents mortels. Le texte représente une défaite majeure pour l'industrie automobile, qui a fait pression sur Washington depuis des décennies afin d'échapper à toute nouvelle régulation. «C'est un grand pas en avant, a estimé Bill Clinton, certains des accidents mortels auraient pu être évités si les constructeurs avaient été obligés de livrer plus d'informations au gouvernement.» «C'est le document le plus important, ces trente dernières années, concernant la sécurité routière», a renchéri le républicain Fred Upton, l'auteur de la loi.
Durant plusieurs auditions devant le Congrès, Ford et Firestone ont ainsi admis qu'ils avaient «identifié certains problèmes» avec leurs pneumatiques dès 1