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Libération

Hémorragie d'infirmières en Europe

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Une étude s'inquiète d'un déficit d'effectifs dans quatre pays, dont la France.
publié le 4 novembre 2000 à 6h12

L'Europe manque d'infirmières, et cela ne va pas s'arranger. C'est la conclusion d'une étude (1) du Centre de recherche, d'étude et de documentation en économie de la santé (Credes). Complétant et actualisant un rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de 1997, le Credes a centré son étude sur quatre pays européens: Royaume-Uni, Suède, Allemagne et France. Et il a trouvé dans tous les pays le même manque d'infirmières. Principal responsable? Non pas les 35 heures, spécialité française, mais tout simplement l'augmentation des besoins en matière de santé. La pénurie la plus importante se trouve au Royaume-Uni, où il manquait en 1999 15 000 équivalents temps plein (ETP) pour le seul secteur public, et 48 000 ETP pour l'ensemble du pays.

Pénurie qualitative. La progression rapide de l'âge moyen des effectifs risque d'aggraver la situation. En Suède, 38 % des infirmiers ont entre 40 et 49 ans, et, en France, l'âge moyen est passé de 34 ans en 1983 à près de 40 ans en 1998. «Dans dix à quinze ans, la profession va perdre une grande partie de ses infirmiers les plus expérimentés», note le Credes.

L'évolution des systèmes de santé génère aussi une pénurie qualitative. L'Allemagne et la Suède manquent d'infirmiers spécialisés. Le mode d'administration des soins a aussi son influence: partout, les patients restent moins longtemps à l'hôpital, ce qui multiplie la demande de «soins communautaires» (à l'école, au travail, à domicile), dits en France aussi «soins ambulatoires».

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