Mercredi après-midi, au pied des barres de la cité Floréal à Saint-Denis, banlieue nord de Paris. 7 000 personnes vivent dans cette cité à la réputation tranquille. Au rez-de-chaussée d'une HLM décrépie se trouve le local de l'association Partenaires pour la ville. Hélène, responsable de la petite équipe, distribue les tâches: «Dites, les gars, ça serait pas l'heure du bus?» La ligne 153 traverse la cité de bout en bout. Les bus sont souvent bondés, les gens énervés. D'où l'idée de mettre dans chaque bus deux ou trois «APP» (agents de prévention et de proximité) chargés de veiller à la bonne conduite des voyageurs. «Il y a ceux qui ne comprennent pas pourquoi il faut payer, raconte Mehdi. Ceux qui nous demandent à quoi on sert, ceux qui nous engueulent, ceux qui nous embrassent...» Des habitants qui se parlent, se jaugent, échangent des points de vue, parfois des coups. Et au milieu d'eux: les APP, «médiateurs» ou «agents d'ambiance». Peu importe leur nom, leur simple présence suffit souvent à arrondir les angles.
Au total, soixante médiateurs âgés de 19 à 26 ans s'occupent de la cité Floréal, mais aussi de la gare RER, du centre de bus, et de l'université Paris-VIII. «Notre objectif n'est pas du tout sécuritaire, prévient Dominique Barberet, responsable de formation à Partenaires pour la ville. Mais de fait, il n'y a pratiquement plus d'incidents là où nous sommes présents.» Ni flics, ni contrôleurs, les APP sont chargés d'informer, d'orienter et d'assister les personnes. «L