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Libération

«C'est plus du social que de l'animation»

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publié le 6 novembre 2000 à 6h14

«Fleury-Mérogis, tu connais?» Mehdi, 21 ans, qui vient de prendre son service dans la cité Floréal de Saint-Denis, est en train d'écrire à deux de ses copains emprisonnés. Lui n'a jamais connu la prison. Il est agent de prévention et de proximité. «Avant, j'avais un peu la honte. Mais ce métier m'a appris beaucoup de choses. Maintenant, la médiation, j'en fais sans m'en rendre compte, juste en parlant avec les gosses. Je leur parle de ce que j'ai vécu, je leur explique les conséquences du vol, la prison. Dis-moi avec qui tu traînes, je te dirai qui tu es.»

Jusqu'à l'année dernière, Medhi faisait de l'animation dans un centre de loisirs de sa ville natale, La Courneuve. «En fait, j'ai toujours bossé. Quand j'étais au collège et au lycée ­ j'ai arrêté en terminale ­, j'aidais mon père dans son magasin d'alimentation générale. J'adorais ça, le commerce, le contact avec les clients...»

Depuis six mois, il veille avec ses sept collègues, tous emplois-jeunes, sur la cité Floréal. «Mon travail, c'est plus du social que de l'animation. On aide les personnes âgées dans les bus, on fait faire les devoirs aux enfants, on repère les voitures abandonnées...» Des petites choses, en somme, qui mettent de l'huile dans les rouages de la cité.

«Tout notre travail se passe à l'extérieur. On ne monte pas dans les immeubles. On n'a pas peur, mais ça peut être dangereux. Et puis on n'est pas des flics.» Ce qu'il aime avant tout, c'est aller vers les gens. «Surtout vers les Blancs, d'ailleurs, parce