Menu
Libération

Métier : adoucisseur de cité

Article réservé aux abonnés
Médiateurs dans les quartiers, ces emplois-jeunes ont répondu à un besoin. Que deviendront-ils quand l'Etat se retirera ?
publié le 6 novembre 2000 à 6h14

Médiateurs sociaux, correspondants de quartier, agents de proximité... Depuis le début des années 90, on les croise un peu partout: dans les cités, les bus, les HLM, le métro, devant les écoles. Ils dialoguent avec les habitants et les élèves, veillent à la bonne conduite des voyageurs. A mi-chemin entre médiation et sécurisation, leur métier est mal défini. Le sociologue Jean-Pierre Bonafé-Schmitt les surnomme «polytechniciens du social» (lire page II). La plupart sont des emplois-jeunes, dont la simple présence suffit souvent à humaniser les quartiers.

Mais quel avenir pour ces nouveaux métiers? A deux ans de la fin du dispositif emplois-jeunes créé par Martine Aubry, la question commence à tarauder les esprits. Manque de reconnaissance, formation facultative, emplois assistés par l'Etat: le futur des médiateurs est loin d'être assuré. D'autant que le gouvernement tarde à annoncer les mesures promises en faveur de la pérennisation des 260 000 emplois-jeunes.

«Il nous faudrait un statut de travailleur social, estime Virginie Benoist, responsable des correspondants de nuit à la régie de quartier de Chambéry. Nous savons qu'il y a une forte demande d'emplois de proximité de la part des habitants, on le vit tous les soirs.» La quasi-totalité des médiateurs est aujourd'hui sur des contrats aidés: emplois-jeunes, contrats initiative-emploi, adultes-relais... On est loin des contraintes de rentabilité qui vont surgir d'ici à deux ans. Les besoins émergents auxquels répond la médiat