Menu
Libération
Interview

«Partager le risque, mais aussi le pouvoir»

Article réservé aux abonnés
publié le 6 novembre 2000 à 6h09

Jean-Dominique Simonpoli est directeur de Lasaire (Laboratoire social d'actions, d'innovations, de réflexions et d'échanges). Lasaire se veut un lieu de confrontation des expériences entre les salariés et le monde patronal. L'arrivée de cet ex-secrétaire général de la fédération CGT des banques à la direction de cet «enfant de la CFDT» a marqué la volonté d'ouverture de la centrale de Bernard Thibault. Lasaire consacre le dernier numéro de ses Cahiers (1) à une étude sur l'épargne salariale.

Le projet de loi sur l'épargne salariale doit bientôt être examiné au Sénat. Qu'est-ce qui vous frappe d'abord dans cette réforme?

Il faut prendre la mesure de l'ampleur des transformations que va engendrer la nouvelle loi. Elle va étendre le principe d'accession de l'épargne salariale à un grand nombre de salariés, ce qui représente un progrès non négligeable. On peut ainsi penser qu'un transfert massif va s'opérer du placement favori des salariés, l'assurance vie, vers ces nouveaux produits d'épargne salariale qui deviendront plus alléchants.

Que les salariés épargnent ici ou ailleurs, où est le problème?

L'effet de substitution est un problème réel. Beaucoup d'entreprises auront la tentation de remplacer les augmentations des salaires de base par une part flexible des profits, même si c'est interdit par le Code du travail. Le risque est particulièrement important dans les PME, qui se sont vu accorder le droit à l'épargne salariale par cette loi. Eviter le risque de substitution suppose un