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Libération

«La faillite n'empêche pas de continuer à se battre»

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Les syndicats se révoltent contre les 3500 licenciements envisagés.
publié le 9 novembre 2000 à 6h21

Tokyo de notre correspondant

Dans le dramatique feuilleton de Daewoo Motor, tout le monde, en Corée du Sud, se retrouve le dos au mur. Le syndicat de la métallurgie KCTU, réputé le plus dur, ne veut pas entendre parler de licenciements et continue de se persuader qu'une fermeture pure et simple du constructeur est impossible. Les banques créancières sont maintenant allées trop loin pour reculer, et l'on voit mal comment elles pourraient accepter de concéder au constructeur l'indispensable rallonge de 800 millions de dollars. Le gouvernement du président Kim Dae-jung semble avoir, lui, choisi le camp de la restructuration, si douloureuse soit-elle: il est question de 3500 licenciements. Et les repreneurs pressentis, Fiat et General Motors, ont intérêt à attendre, afin de pouvoir acquérir dans de bonnes conditions les actifs industriels encore sains de ce qui reste le onzième constructeur mondial, fort de belles parts de marché en Europe et aux Etats-Unis.

Séismes en chaîne. Asphyxié par les intérêts des emprunts contractés à l'époque de sa folle croissance, étranglé par le poids de ses investissements aventureux dans des zones à faible clientèle (Chine, Inde, Amérique latine...), Daewoo Motor ne tient plus la route. Sa productivité est devenue insuffisante, sa gamme de véhicules de moins en moins convaincante. Mais alors que la Corée du Sud commence tout juste à se relever de la crise asiatique de 1998, cette faillite retentissante risque d'accoucher d'autres séismes. Au pays d