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Libération

Les télécoms mobiles aux enchères, c'est le souk

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Fructueuse ou non, la vente est toujours contestée, par l'Etat ou les opérateurs.
publié le 9 novembre 2000 à 6h21

Est-il possible de mettre aux enchères des fréquences de téléphonie mobile comme on vend, à Drouot, un Gauguin ou une commode Boulle? A mesure que les contestations se multiplient, le doute s'insinue. L'Italie n'est pas le seul pays où l'on conteste la régularité de la mise à l'encan. En Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, en Allemagne, la justice est également saisie. Si la vente a rapporté trop peu, c'est le gouvernement qui se fâche, en soupçonnant les candidats d'avoir magouillé. Mais si la manne récoltée crève tous les plafonds, ce sont les opérateurs, furieux, qui mettent la procédure en cause, pour éviter de payer l'addition.

Polémique. Aux Pays-Bas, l'autorité chargée de la concurrence enquête sur la possible collusion de deux participants, Versatel et Telfort. En fait, les deux accusés se renvoient la balle. Telfort accuse Versatel de lui avoir proposé, le premier jour des enchères, de se retirer, tandis que Versatel accuse son adversaire de lui avoir adressé des lettres de menace pour qu'il se retire... Le fait est que le gouvernement néerlandais, qui attendait de ces enchères 9,07 milliards d'euros, n'en a récolté finalement, après le retrait de Versatel ­ dix-huit jours après l'ouverture de la procédure ­, que 2,685 milliards, soit trois fois moins...

En Allemagne, l'Etat a toutes les raisons d'être satisfait. Les enchères ont fait tomber dans ses caisses 50,806 milliards d'euros, la plus grosse somme jamais récoltée dans le monde pour une telle opération. Mais les comp