Rome de notre correspondant
Moins de quinze jours après le fiasco des enchères UMTS, l'...tat italien a décidé de mettre en oeuvre les rétorsions annoncées contre l'opérateur Blu. Les autorités gouvernementales reprochent, en effet, au consortium réunissant entre autres la compagnie des autoroutes italiennes Autostrade, British Telecom, Benetton et Mediaset de Silvio Berlusconi d'avoir quitté prématurément le concours. Avec, au bout du compte, une perte estimée pour l'...tat entre 20 et 30 000 milliards de lires, soit la bagatelle de 70 à 100 milliards de francs. Par son retrait, Blu a de facto mis un terme aux enchères, laissant en lice cinq concurrents pour autant de licences à attribuer.
Sanction. Bafoué, l'...tat a donc décidé de répondre à ce camouflet en conservant la caution de 4 000 milliards de lires (plus de 13 milliards de francs) versées par Blu. Motif invoqué: en se retirant de la course dès le onzième tour, sans recourir aux trois suspensions de séance obligatoires prévues avant tout abandon, l'opérateur n'aurait pas respecté les règles du jeu. Mardi, le ministère du Trésor a ainsi mis ses menaces à exécution et exigé le paiement de la caution par la Banca Nazionale del Lavoro (BNL). L'établissement qui possède 7 % de Blu, était en effet à la tête du pool bancaire servant de garant financier. Accusé «d'amateurisme» par l'opposition, à l'issue des enchères, le gouvernement n'a pas hésité cette fois, à montrer les muscles et à poser un véritable ultimatum à la BNL.