Libération» inaugure une série sur le travail en famille, illustrée par le photographe Philippe Muraro.
Travailler en famille, quelle drôle d'idée tout de même. Chez les Z'imbert et Moreau, François, le père, auteur, compositeur et interprète, n'était pas très pour. La vie de faiseur de chansons pour enfants une petite tournée en province, un CD presque entièrement façonné à la main , c'était son choix à lui. Après trente années passées au régime «comptines et galas», en duo avec madame, il s'était convaincu de pousser Jérémie, 29 ans, et Corentin, 26 ans, ses deux fils, vers des destinées un peu moins agitées du bocal. Et financièrement plus sûres. L'aîné a fait des études de lettres et de cinéma, le cadet de multimédia. Leur petit appart' à Paris, loin de la maison familiale en Touraine, devait les aider à couper le cordon musical. Las, il y a cinq ans, les fistons ont décidé d'eux-mêmes de partager la scène et la vie de leurs parents.
De deux, les Z'imbert et Moreau sont devenus quatre. Et à pratiquement l'âge de la retraite, du moins l'âge de commencer à ralentir, François, le papa, et Françoise, la maman, ont vu débarquer dans leur duo rodé de chansonniers pour enfants leur progéniture avide de success story. Un choc. «En famille, on ne se gêne pas pour dire les choses.» Que se sont-ils donc dit entre quatre yeux? Que le petit créneau dans lequel l'ancienne institutrice et l'ex-chanteur de folk s'étaient taillé quelques succès à coups de textes pas trop niais et juste