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Homo et fier de l'être au boulot

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Portées par une nouvelle génération, les associations de salariés gays voient le jour dans le monde du travail. Un moyen de sortir du placard et de défendre ses droits.
publié le 13 novembre 2000 à 6h28

Tout est allé très vite, une histoire de quelques mois. Les premiers à sortir du bois ont été les salariés de Canal +. En mars, ils créent la première association de gays et lesbiennes dans une entreprise française. En septembre, il sont suivis par la SNCF. Fin novembre, ce devrait être au tour d'un employé de la ville de Paris qui souhaite regrouper les fonctionnaires. Des projets sont en cours à la RATP, à l'Assistance publique, à Air France, chez un constructeur automobile...

Sur le nombre d'entreprises que compte la France, cela fait peu, mais symboliquement, le virage est de taille. Si les homos ont gagné en visibilité ces dernières années, le monde de l'entreprise semblait hermétique à ce mouvement. De peur d'être mal vus, pas augmentés ou pas promus, nombre de gays et lesbiennes préfèrent garder le silence sur leurs lieux de travail. L'homosexualité est quasi invisible dans les couloirs des bureaux, relève largement du tabou. Avec la création de ces associations, un coin du voile devrait se lever. Surtout que les jeunes générations ont ouvert la marche. Depuis deux ou trois ans, de nombreuses associations d'étudiants gays ont vu le jour dans les universités ou les écoles: HEC, Centrale, université de Reims ou de Toulouse.. (lire page III). Au bureau comme à l'école, la charte est la même: plus grande visibilité, lutte contre l'homophobie, défense des droits, soutien moral, convivialité...

Pourquoi cette poussée identitaire en France alors que le phénomène existe depuis