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Libération

L'avenir gay se prépare à la fac

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Le Net permet aux associations étudiantes de rompre l'isolement.
publié le 13 novembre 2000 à 6h28
(mis à jour le 13 novembre 2000 à 6h28)

Sans faire trop de bruit, les étudiant(e)s homosexuel(le)s commencent à se réunir au sein des universités et des grandes écoles les plus fermées. Dernier exemple en date: les militaires de Polytechnique. L'association Galax (Gays et lesbiennes de l'X), créée au début de l'année, compte une quarantaine de membres. «Quand je suis arrivé à l'X en 1997, j'ai trouvé l'ambiance franchement intolérante, confie Ludovic (1), homosexuel et polytechnicien. Des bruits ont couru à mon sujet et des propos hallucinants pendant les débats sur le Pacs. A mon retour d'armée, j'ai donc décidé de faire un coming-out dans le journal de l'école et sur notre site, juste pour demander plus de respect.» C'est le credo de la nouvelle génération d'homosexuels: se faire respecter, «être visible sans s'exhiber», selon le slogan de l'association de Jussieu.

Ingénieux. Cédric, ingénieur lyonnais, a créé l'association Centrale-Gay l'an passé. «Je me demande pourquoi je ne l'ai pas fait plus tôt. Pour rompre mon isolement, j'ai d'abord créé le site Internet de l'association. J'ai pensé à tous ces ados qui, comme moi, ont failli se mettre une balle dans la tête.» L'administration a laissé faire, lui a permis d'utiliser le nom de l'école, et Cédric n'a finalement pas eu droit aux réactions homophobes auxquelles il s'attendait: «Les ingénieurs sont des gros lourdauds peu ou pas politisés. Une association d'homos dans leur école, ils s'en foutent pas mal.»

Réseaux Net. Cette visibilité toute neuve doit beaucoup à