Menu
Libération

Le Nasdaq déboussolé par le grand bug électoral

Article réservé aux abonnés
Gore ou Bush, les marchés détestent l'incertitude.
publié le 13 novembre 2000 à 6h28

New York de notre correspondant

Le principe est immuable sur tous marchés financiers de la planète: les Bourses n'aiment pas l'incertitude. Après une semaine de folie qui laisse l'Amérique sans Président, le bilan est des plus sévères pour Wall Street. Le Nasdaq a chuté cinq jours durant, pour perdre 12 % en une semaine, sa plus grosse dégringolade au cours des sept derniers mois. L'indice des valeurs technologiques se retrouve ainsi à son plus bas niveau depuis un an. Le Dow Jones, pour sa part, a perdu 2 % depuis lundi dernier, apparaissant particulièrement fébrile mercredi, au lendemain d'une élection présidentielle sans gagnant.

Insoutenable. Toute la semaine donc, les courtiers ont eu un oeil vissé sur les écrans de télévision, sur lesquels se déroulaient les scénarios les plus invraisemblables avec Gore et Bush comme acteurs. «Ce qui se passe est tout à fait extraordinaire, expliquait un analyste de Crédit suisse-Boston jeudi dernier sur CNN. Lundi, tout le monde trépignait à Wall Street à la veille des élections les plus serrées depuis trente ans. Mardi, c'était presque insoutenable, les investisseurs ne savaient plus trop ce qu'ils devaient faire, vendre ou acheter. A partir de mercredi, plus personne n'avait de repère. Et on avait l'impression que chaque nouveau développement à la télévision entraînait une nouvelle réaction sur les marchés.»

Dans sa lecture des événements, Wall Street a ainsi tenté tout d'abord de s'en tenir aux prévisions des politologues. Au vu des p