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Libération

«Les homophobes se planquent»

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En créant Cgay, les salariés de Canal + ont été des pionniers.
publié le 13 novembre 2000 à 6h28

Les salariés gays de Canal + n'en reviennent toujours pas d'avoir été les premiers. Aujourd'hui, ils sont 50 ­ sur 4 500 employés ­ à se réunir régulièrement. Et sont ravis de servir de modèle à d'autres entreprises. Née en mars, l'association s'est constituée sans trop de difficultés. La direction leur prête locaux et téléphone mais leur a demandé de ne pas employer le nom Canal + dans son entier pour éviter tout amalgame. Le fameux esprit Canal, emprunt de cette liberté qui a permis l'éclosion de l'association, aurait-il ses limites? Ce sera donc Cgay, regroupant des gens aux idées et horizons parfois fort différents. Propos glanés dans les couloirs de la maison mère en bord de Seine.

Jean-François, journaliste. «Au début, c'était une association pour s'amuser. On a fait une fête en juin, un succès. Les revendications pour le Pacs sont venues plus tard. Certains nous reprochent de nous regrouper autour d'une pratique sexuelle, d'être un ghetto. Mais pour nous, 99% de la vie est un ghetto hétérosexuel. Par contre, je ne peux pas me plaindre d'intolérance, c'est même le contraire. Là où je travaille, à la production, ce sont les homophobes qui se planquent.»

Marco, conseiller artistique. «Je n'ai jamais eu de problème avec mon homosexualité. Au lycée, tout le monde était au courant, je vais à la Gay Pride depuis l'âge de 18 ans. Le jour, où je me suis rendu compte que je n'étais plus seul au monde, ça a été comme une libération. Aujourd'hui, à 34 ans, je fais partie de Cgay po