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Actifs mais toujours pauvres

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Les emplois mal payés et fragiles consolident la précarité.
publié le 15 novembre 2000 à 6h36

Les exclus et les ménages pauvres ne constituent pas un monde à part, fait d'individus qui auraient en commun de vivre de minima sociaux à la marge d'une société active. Nombre de ces personnes travaillent ou sont à la recherche d'un emploi. Mais une activité rémunérée, étape incontournable dans un parcours de réinsertion, ne procure pas toujours des ressources suffisantes pour sortir de la précarité.

Spirale. C'est le constat de l'étude publiée hier par le Secours catholique, issue du travail mené sur le terrain dans ses 2 174 permanences qui ont accueilli plus de 703 000 personnes isolées ou familles en situation de pauvreté en 1999. L'association inclut dans les oubliés de la croissance les salariés en CDD, à temps partiel non choisi, les intérimaires, les saisonniers, les emplois aidés et toutes les formes de travail informel non déclaré (garde d'enfants, femme de ménage, petits travaux d'artisanat). «Les trois quarts des travailleurs pauvres ont ce type d'emplois fragiles, à faibles ressources qui alimentent et consolident leur précarité», témoigne Gilbert Laguanelle, du Secours catholique. Ils gagnent en moyenne 3 851 francs par mois, moins que le seuil de pauvreté fixé à 4 150 francs par ménage, selon l'Insee et Eurostat.

Cette population, à la fois active et pauvre, n'est pas près de disparaître. L'étude note qu'actuellement le marché de l'emploi, plutôt prospère, alimente la spirale de la précarité. Les offres de travail temporaire, d'une durée d'un à six mois, ont «p