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Libération

Américains et Européens au pied de l'arbre

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Les uns veulent plus de forêts, les autres préfèrent réduire la consommation d'énergie.
publié le 15 novembre 2000 à 6h37

La Haye envoyé spécial

On prend le même texte et on recommence le même marchandage. Comme à Kyoto en 1997, le rôle des forêts dans la lutte contre le réchauffement climatique apparaît comme une pomme de discorde pouvant faire capoter la conférence de La Haye sur le réchauffement climatique.

Malgré un certain rapprochement, les Etats-Unis et l'Europe ne parviennent toujours pas à s'entendre sur l'une des clés de voûte concernant l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto (signé en 1997 et qui impose à 38 pays développés une réduction moyenne de 5,2 % de leurs émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2010): la prise en compte des forêts, ces fameux «puits de carbone». L'invention est celle des Américains.

Puits de carbone. Petit retour en arrière: après une négociation marathon à Kyoto, la délégation de Washington finit par accepter de signer le protocole, mais obtient en échange l'inscription de deux mécanismes: les permis négociables et les puits de carbone. La mécanique de ces derniers est en apparence relativement simple. Comme les animaux, les plantes respirent en absorbant de l'oxygène, et surtout, en rejetant... du gaz carbonique. La moitié du CO2 absorbé par les végétaux est aussitôt restituée dans l'air. L'autre moitié stationnera quelques heures... ou quelques siècles dans les plantes. Les grands pays forestiers, dont le chef de file est les Etats-Unis, exigent donc une inclusion aussi large que possible de ces «puits de carbone» dans leur comptabilité des émissio