L'avenir de l'industrie musicale se décide-t-il à New York? Début septembre, c'est dans un restaurant de Manhattan et autour d'une bouteille de sauvignon blanc que Thomas Middelhoff, le patron du géant de la communication Bertelsmann, a séduit le jeune Américain Shawn Fanning, l'inventeur de Napster (service gratuit d'échange de fichiers musicaux sur l'Internet), avant de faire alliance avec lui le 31 octobre. Et c'est aussi à New York que Bertelsmann a engagé hier avec Eric Nicoli, le patron d'EMI, une négociation en vue d'une fusion avec le fleuron britannique de l'édition musicale. La rencontre entre le prestigieux éditeur anglais et le groupe de communication allemand, préfigure l'ampleur des changements à venir dans la distribution musicale. Et surtout dans la diffusion musicale sur l'Internet, l'enjeu majeur de la décennie pour les industriels du secteur.
Mariée farouche. Quinze jours après son alliance avec Napster, Bertelsmann se rapproche de la plus veille maison de disques au monde (1897), propriétaire du plus riche catalogue de titres (3 millions de titres, allant des Beatles aux Spice Girls et de Franck Sinatra aux Beastie Boys)... la dernière à être restée indépendante. Contrairement aux quatre majors du secteur Vivendi Universal, Bertelsmann, Sony et Time-Warner , EMI n'appartient pas à une multinationale de la communication.
La fusion ferait passer le groupe britannique (14 % du marché mondial du disque) et BMG, l'entité musique de Bertelsmann (13 % du marché