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Libération

Les patrons du noir dans la lumière

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A Paris, la répression contre le travail clandestin est renforcée et vise les donneurs d'ordre.
publié le 15 novembre 2000 à 6h36

A Paris, la pression sur le travail au noir s'accentue et les sanctions pleuvent. Alors que le Comité de lutte contre le travail illégal (Colti), créé il y a trois ans, constate une augmentation significative des condamnations pénales, il est toujours impossible de chiffrer précisément l'ampleur du travail illégal dans la capitale. Selon le Colti, le nombre de condamnations liées au travail au noir est passé de 365 en 1998 à 475 l'an passé (+ 30 %). Car l'inspection du travail n'a jamais dressé autant de procès-verbaux depuis que la lutte contre le travail illégal est devenue une priorité: 371 infractions ont été relevées en 1999 pour «travail dissimulé», «emploi d'étrangers sans titre de travail» et «prêt illicite de main-d'oeuvre».

Arsenal législatif. La nouveauté consiste à traquer les donneurs d'ordre, généralement de grandes marques qui sollicitent et créent indirectement le travail illégal par le biais de leurs sous-traitants. Colette Horel, préfète en charge du Colti, a insisté sur la «créativité législative» qui a permis de mettre en cause les tireurs de ficelles ces dernières années. Deux grands confectionneurs, Morgan et La City, ont été condamnés à de lourdes amendes, malgré leur pourvoi en cassation. Cette année, près de cinquante citations à comparaître ont été délivrées à des donneurs d'ordres parisiens. Jean-Pierre Dintilhac, procureur de la République de Paris et président du Colti, les a comparés hier à des «receleurs».

Le raisonnement vaut aussi pour les entr