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Libération

UE: mauvais comptes mais bons amis

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La Cour des comptes européenne recense les dérapages mais reste vague.
publié le 16 novembre 2000 à 6h38

Bruxelles de notre correspondant

Aimeriez-vous savoir dans quel pays on fraude le plus le budget communautaire? Quelle est la plus belle arnaque et qui en est responsable? Quel est le montant total des malversations? Quelles sont les politiques européennes les plus absurdes ou les plus contestables? Oui? Eh bien, circulez, il n'y a rien à voir. La lecture du dernier rapport de la Cour des comptes européenne sur le budget 1999, rendu public hier à Strasbourg, n'apprendra pas grand-chose aux curieux. Les juges de Luxembourg se sont gardés de citer le moindre exemple précis de dérapage budgétaire, de mauvaise gestion ou de fraude. Avec, à la clef, un bel exploit: réussir à rester vague sur 510 pages n'est pas donné à tout le monde.

Quelques exemples? On apprend que «la sécurité de la base de données» du Fonds social européen présente «des déficiences importantes» et que les ordinateurs de la Commission ne sont pas protégés contre les intrusions extérieures. Quelle base de données? Quel serait l'intérêt de s'y introduire? Mystère. On découvre aussi que certains contractants extérieurs de la Commission gonflent leurs «frais généraux», parfois jusqu'à 80 % du montant du contrat, notamment dans le domaine de la recherche, sans que Bruxelles ne se pose la moindre question. Qui? Pour quelle somme?

Aide extérieure non utilisée. Pis: plusieurs milliards d'euros d'aides régionales (fonds structurels) n'ont pas été utilisés ces dernières années et il est fort probable qu'ils ne le seront ja