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Libération

Renault : le docteur zélé prend la voie de garage

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Tous les syndicats estiment que ce médecin du travail fait les frais d'un règlement de comptes.
publié le 17 novembre 2000 à 6h40
(mis à jour le 17 novembre 2000 à 6h40)

Mis à pied et menacé de licenciement pour excès de zèle? C'est l'analyse que les syndicats du siège de Renault font de la sanction qui touche un médecin de l'entreprise.

Le 10 octobre, le Dr Olivier Galamand, en poste chez le constructeur depuis 1977, a une dispute avec une collègue. L'engueulade porte sur une histoire «banale»: le retour d'un salarié après un congé maladie pose problème et divise les deux médecins. Pour le Dr Galamand, la dispute n'a rien d'exceptionnel. Selon la direction de l'entreprise, au contraire, le médecin aurait eu un «comportement humain inacceptable». La victime de l'altercation rapporte l'épisode à sa direction et va porter plainte à la gendarmerie.

Deux jours plus tard, après un court entretien avec les responsables de Renault, le médecin est mis à pied. Il ne touche plus son salaire et est en instance de licenciement pour faute lourde, ce qui suppose que, chômeur, il n'aurait pas droit à des allocations ni à une indemnité de licenciement. La direction du constructeur considère que la sanction est à la hauteur de la faute. Tous les syndicats, CFDT, CGC, CGT et FO, y voient une sanction injuste, un règlement de comptes. En réunion de comité d'entreprise, ils s'opposent au licenciement du médecin, ce qui bloque la procédure. C'est l'inspecteur du travail qui devra, dans les jours à venir, donner ou non son aval à la sanction. En attendant, la bataille fait rage chez Renault.

La direction se limite a répéter que le médecin a eu un comportement «inacc