Depuis quatre jours, les forêts sont au centre d'une vive polémique entre Américains et Européens à la conférence de La Haye. Les Etats-Unis exigent que les forêts actuelles, et surtout futures, soient comptées comme équivalant à des «réductions d'émissions de gaz à effet de serre». Les Européens, de leur côté, y voient surtout une échappatoire. De récents articles scientifiques montrent que toutes ces projections reposent sur des connaissances
peu certaines.
Pour refroidir le fond de l'air, plantons des arbres. Logique: un arbre se nourrit du carbone de l'air, grâce à la photosynthèse. Planter un arbre, c'est donc fabriquer un puits de carbone. Ce constat biologique sert de base à une polémique politique. Mais repose t-il au moins sur une base scientifique solide? Pas sûr, estiment deux articles parus la semaine dernière.
Le cycle naturel du carbone est plutôt généreux avec Homo polluans. La circulation océanique et les forêts ont avalé la moitié du carbone fossile que nous injectons dans l'air depuis la révolution industrielle. Les océans le piègent dans les abysses pour près de mille ans. Et les arbres pour la durée de leur existence. En planter pourrait permettre de gagner du temps sur la pollution, la durée de vie d'un arbre. Problème: sur une planète plus chaude, le cycle du carbone ne peut rester le même qu'aujourd'hui. Or peu de simulations sur ordinateur du climat futur ont mesuré l'évolution de ce cycle avec le réchauffement. D'où l'intérêt de l'une des premières expé