Emmanuel Gilbert - Bruno Arbouet
Mi-salarié, mi-prestataire
Emmanuel Gilbert, 48 ans, télétravailleur.
«Mon employeur, la SCET, fait du conseil auprès des sociétés d'économie mixte qui travaillent pour les collectivités locales. Je m'occupe du développement d'un intranet qui permet à ces sociétés d'échanger leurs expériences. J'ai proposé, il y a trois ans, de faire ce travail de chez moi pour des raisons de santé. J'ai vingt ans de maison, mes compétences sont reconnues. Pourtant, cela n'a pas été facile. Comment allait-on contrôler mon rendement ? Pour prouver ma bonne volonté, j'ai accepté un mi-temps qui occupe 80 % de mon temps. Je suis obligé d'être beaucoup plus performant qu'un salarié lamba. La seule manière de montrer qu'on existe, c'est de faire un boulot de qualité. Et, de temps en temps, de pointer son nez dans les locaux. Sinon, on vous oublie. C'est humain. Petit à petit, en bossant sur l'intranet, je me suis rendu compte que ses utilisateurs manquaient de formation. J'ai proposé à ma hiérarchie de repasser à plein temps, moitié comme formateur. C'était compliqué. J'ai alors créé ma propre structure et monté cette activité. Ce qui a pas mal modifié mon rapport au travail. Dans l'entreprise, la moindre décision nécessite des mois de discussions. Mon double statut me permet de contourner le système. Récemment, des sociétés m'ont proposé de les aider à créer leur site. J'ai pris cette mission à mon compte, sinon, je pense que je serais encore en attente d'une répons