S'il est une bonne occasion de juger de la capacité d'innovation de l'industrie informatique, c'est le Comdex, le plus grand Salon du secteur, qui la fournit. L'édition 2000, qui se tenait la semaine passée à Las Vegas, a donné lieu à des échanges particulièrement peu amènes entre Steve Ballmer, le patron de Microsoft, et Larry Ellison, le dirigeant d'Oracle, son principal concurrent sur le marché des entreprises. Ceux qui attendaient des révélations fracassantes ont été déçus. Les amateurs de bisbilles et de piques, eux, ont été comblés.
Première attaque: Steve Ballmer, dans une interview, lundi, juste avant la conférence d'Ellison: «Je pense que Larry va probablement nous donner sa même vision datée de l'informatique. Larry nous bassine avec des idées qui ne mènent nulle part depuis des années. Depuis combien de temps parle-t-il du NC (network computer, terminal de réseau, ndlr)? Six ans, sept ans? Qu'a-t-on vu? Rien.»
De fait, le «terminal de réseau», un petit appareil proposé par Oracle, s'est soldé par un échec. Mais l'idée d'une informatique en ligne qui le sous-tendait est en train de prendre corps: les programmes et les données sont stockés sur des serveurs. Les utilisateurs vont les chercher lorsqu'ils en ont besoin. La nouvelle stratégie annoncée par Microsoft («.net») est fondée sur ce principe.
C'est ainsi que Larry Ellison proclame la victoire du NC: «Le PC devient un ordinateur de réseau; il devient un appareil simplifié. La seule chose qui lui reste, c'est un pro