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Libération

En France, les syndicats freinent

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La privatisation de la Poste pourrait se faire par une filiale.
publié le 21 novembre 2000 à 6h49

Et si on privatisait aussi la poste française? L'exemple de l'entrée en Bourse hier de la Deutsche Post a donné des idées à Gérard Larcher. Le sénateur RPR des Yvelines devrait annoncer aujourd'hui qu'il va déposer une proposition de loi pour transformer l'établissement public en société anonyme et, à terme, ouvrir son capital. Même si ce texte n'a aucune chance d'être adopté ­ les parlementaires français sont en grande majorité contre une telle solution ­ , il est symptomatique de la multiplication des pressions pour que la Poste se comporte comme une entreprise «normale».

Concurrence. Les Allemands se montrent ainsi particulièrement insistants. Hier, le ministre allemand des Finances a profité de la privatisation de la Deutsche Post pour accuser ses voisins de retard. «Il faut que le transport du courrier soit pleinement libéralisé, a expliqué Hans Eichel. Le problème est que les autres pays de l'Union sont loin de partager cet avis. Je dis cela à l'intention de nos amis français et britanniques.» Pourtant, l'ouverture de la concurrence est bien engagée. Après avoir libéralisé le marché des lettres de plus de 350 grammes en 1997, la Commission européenne propose aujourd'hui de passer d'ici à 2003 au courrier de plus de 50 grammes. La part du marché libéralisé passerait ainsi de 3 à 20 %, un bouleversement pour des entreprises habituées à exercer un monopole.

Pour anticiper cette évolution, les postes nationales ont dû complètement changer de stratégie. La Poste a multiplié c