Jamais France Télécom n'aura été aussi boulimique. Après avoir en mars acquis 28,5 % de l'allemand MobilCom, et surtout en mai l'opérateur britannique de téléphonie mobile Orange pour 328 milliards de francs, France Télécom a annoncé hier la prise de contrôle d'Equant, pour 3,47 milliards d'euros (22,8 milliards de francs).

Lors d'une conférence de presse, Michel Bon a en effet précisé que l'entreprise dont il est président va racheter les 35 % détenus par l'actionnaire principal d'Equant, la fondation Sita, qui regroupe les grands transporteurs aériens mondiaux. Cette opération qui se fera par échange d'actions ne nécessitera pas de la part de France Télécom de «cash additionnel». Précision utile de la part de Michel Bon à l'adresse des marchés inquiets des dépenses pharaoniques des opérateurs de télécoms engagés dans la course à l'UMTS.

France Télécom a fait du service de télécommunication aux multinationales l'un des axes stratégiques de son développement. Il y était déjà présent à travers GlobalOne, avec lequel sera d'ailleurs fusionné Equant, faisant de ce groupe «l'un des leaders mondiaux» avec 10 % de parts de marché. La transmission de données sur laquelle ces deux entreprises, jusqu'ici en concurrence, exercent leur activité croît de 25 % par an.

Multinationales. De fait, celle-ci est très liée à l'internationalisation des entreprises et à la volonté des multinationales de pouvoir unifier leurs réseaux d'un bout à l'autre du monde. Equant-GlobalOne devrait permettre à