Les trains de voyageurs ne seront pas jetés dans le bain de la concurrence européenne. C'est le principal enseignement du compromis trouvé dans la soirée de mercredi, à Bruxelles, sur le «paquet ferroviaire». En revanche, comme prévu, les ministres des Transports des Quinze et les députés du Parlement européen se sont mis d'accord sur la libéralisation totale du transport des marchandises à travers l'Europe dans les sept ans. Après la Poste, l'électricité, le gaz et les télécoms, le dernier monopole de service public est donc tombé, même s'il marque la victoire des modérés contre les partisans du «tout libéral».
Divisions. Depuis l'an passé, le paquet ferroviaire divisait les colégislateurs européens: ministres des Transports et parlementaires. Emmené par Jean-Claude Gayssot, le conseil des ministres des Transports de l'Union avait plaidé en décembre pour une libéralisation a minima du rail, strictement limitée à une partie du fret. Conformément à la nouvelle procédure de codécision, le texte était arrivé en juillet entre les mains du Parlement européen... d'où il était reparti amendé dans un sens nettement plus libéral. Au final, après plusieurs réunions de conciliation, la version finale retenue hier penche nettement vers la position des ministres.
Les deux propositions les plus discutées du Parlement ont donc été abandonnées. La libéralisation du transport de voyageurs, que les députés demandaient pour 2010, n'a pas été retenue, et le cabotage (transport de marchandises à l