Le Crédit agricole en chevalier blanc de Lazard... drôle d'attelage. C'est un peu comme si les paysans venaient sauver les nobliaux. La banque verte a conclu vendredi un accord avec le groupe de Vincent Bolloré en vue de reprendre ses 31 % dans Rue Impériale de Lyon, l'un des holdings du groupe Lazard. La transaction s'est faite sous forme d'options de vente et d'achat (1) pour 3,9 milliards de francs. La proposition du Crédit agricole, qui représente une prime de 20 % par rapport au dernier cours de Bourse, a le mérite de satisfaire toutes les parties. Le raider breton, Bolloré, sort une nouvelle fois du champ de bataille avec tous les honneurs, puisqu'il a doublé sa mise en dégageant une plus-value de 1,9 milliard de francs.
Gros orteil. Michel David-Weill, le grand manitou de la galaxie Lazard, se débarrasse de l'intrus avant l'assemblée générale d'Azéo (autre holding Lazard, lire infographie) prévue le 18 décembre et qui promettait d'être houleuse. Le Crédit agricole remet un gros orteil dans la maison Lazard sans froisser les susceptibilités. Habile...
Depuis juin, date à laquelle le jeune Vincent est entré très cavalièrement dans le capital de Rue Impériale, Michel David-Weill avait une envie de corriger ce jean-foutre. «Bollo» risquait de mettre la main sur la banque Lazard, comme il avait réussi quelques années plus tôt à s'emparer de la banque Rivaud. «Jamais de la vie, s'écrie-t-on, du côté de Lazard. Tout était verrouillé. Il a eu de la chance de trouver le Crédit a