Freesbee a rendu les armes, et Jean Cazès, son géniteur, aussi. «En voyage, à Los Angeles», confie son entourage. Pour se rincer la tête, sans doute, après le rachat du fournisseur d'accès par Liberty Surf, au début du mois.
Freesbee était né coiffé, pourtant. Un patron expansif, brillant, de l'entregent (producteur de cinéma, cabinet de Jack Lang...) et du culot. Son premier modèle d'accès à l'Internet sent le soufre. C'est un service en forme de troc : l'abonné fait cadeau à Freesbee des traces qu'il laisse sur le Net et son fournisseur, qui vend à l'encan les goûts et les couleurs de son client, lui offre sa facture de téléphone. Mais la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés), à qui il soumet son idée géniale, met de gros bémols. Qu'à cela ne tienne, Jean Cazès, et sa bande d'associés (trois entrepreneurs comme lui), soutenu par une brochette de capitaux-risqueurs, recentre son projet. Freesbee est bien doté : la start-up lève 163 millions de francs, l'une des plus grosses sommes investies en 1998 sur l'Internet. Avec cet argent, l'ingénieur Cazès s'offre une grosse machinerie : 75 millions de francs de serveurs, de commutateurs, de modems... Le nec plus ultra. Alors que la mode est de délocaliser les hot line et parfois les serveurs, chez Freesbee tout est dans la maison. Chaque visite à Jean Cazès se termine immanquablement par le tour de l'exploitation, comme d'autres font visiter leur vigne ou leur cave.
Freesbee innove aussi au niveau des télécom