Combien survivront? Les uns après les autres, fournisseurs d'accès à l'Internet et sites web grand public se regroupent ou se font avaler. «Il n'existe pas de modèle économique qui permette à ces sociétés d'atteindre la rentabilité sur un marché domestique», estime Olivier Beauvillain, analyste londonien de la société Jupiter MMXI Europe, spécialisé dans l'Internet. «Cette industrie des fournisseurs d'accès et des portails [sites généralistes] est paneuropéenne. D'ici un an, on verra émerger quatre groupes qui domineront le marché européen.» C'est ce qui s'est produit sur le marché américain, aujourd'hui dominé par AOL, Yahoo, MSN (Microsoft) et Lycos. «Aux Etats-Unis, les trois premiers portails représentent 15 % du trafic et concentrent plus de 45 % des revenus issus de la publicité et du commerce électronique», insiste-t-on chez Lycos France, dont la maison mère européenne a tranquillement fait son marché cet automne, avalant tour à tour Spray (réseau de sites grand public) et Multimania (communautés en ligne). Caramail (site de communautés et de courrier électronique) s'était fait absorber par Spray en février. Il se retrouve ainsi avec son deuxième propriétaire en l'espace de quelques mois.

Dans ce chambardement, les plus âgés ne sont pas les moins remuants. Les opérateurs de télécommunications, anciens monopoles nationaux transformés en multinationales, sont lancés dans une course à la taille. La mise en place des forfaits (tarification comprenant connexion Internet et