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Libération

Le cybersyndicalisme traverse l'Atlantique

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Un collectif américain aide les salariés d'Amazon.fr à s'organiser.
publié le 25 novembre 2000 à 7h06

«Les salariés d'Amazon. com doivent s'unir face à leur patron.» Ce tract, distribué mardi aux employés de l'entrepôt d'Amazon.fr (site de vente en ligne) situé près d'Orléans, marque le début d'une nouvelle forme de syndicalisme. A l'origine de cette manifestation: le Prewitt Organizing Fund (POF), un collectif américain qui cherche à organiser les salariés de la nouvelle économie. Depuis six mois, le POF fait le siège des entrepôts d'Amazon aux Etats-Unis et, depuis peu, en Europe. Et à l'approche des fêtes de Noël, décisives pour le démarrage d'Amazon installé en France depuis trois mois, ces revendications font un peu désordre. Patrick Moran, le porte-parole du collectif envoyé en France et en Allemagne, est convaincu que le cyberlibraire constitue un terrain d'action idéal pour fonder le premier syndicat transatlantique: «Amazon est le symbole de la mondialisation de la nouvelle économie. Ils sont présents partout. Si nous arrivons à susciter la création d'un syndicat dans cette boîte, ce sera un exemple pour toutes les autres start-up.»

«Vrai argent». Ce mouvement atypique est né en mai, au siège de la firme, à Seattle. Pour la première fois, quatre cents salariés du service clients ont menacé de s'organiser face à la direction. Leurs revendications portaient essentiellement sur les conditions de travail: respect des jours de repos, paiement des heures supplémentaires, intégration des intérimaires et, bien sûr, création d'une force syndicale. Sans oublier les salaires: ê