Buenos Aires
De notre correspondante
A peine un an après le début de son mandat, le gouvernement de Fernando De La Rua (Alianza, coalition de centre-gauche) essuie depuis jeudi une grève générale (la troisième), en protestation contre de nouvelles mesures d'ajustement économique. Depuis deux jours, le pays est paralysé: barrages sur les routes autour de la capitale, concerts de casseroles, soupes populaires... Le mouvement lancé par la CGT dissidente et la CTA (Centrale des travailleurs argentins) a été rejoint par la CGT officielle,à la veille de l'arrivée à Buenos Aires d'une délégation du FMI. Ces journées de protestation marquent le point culminant de la très forte tension sociale que vit l'Argentine depuis plus d'un mois, tant dans les banlieues que dans les provinces.
Crise politique. Le rejet de l'actuelle politique économique survient aussi quelques semaines après une grave crise politique et le départ du vice-président Carlos Alvarez. Le dirigeant du Frepaso (aile gauche de l'actuelle coalition) avait exigé, en vain, la démission de ministres et sénateurs qui auraient reçu des pots-de-vin pour faire voter la réforme du droit du travail. L'affaire, non encore élucidée, a considérablement terni l'image de De La Rua, lui qui avait promis de mettre fin à la corruption du gouvernement de Carlos Menem (1989-1999). Le départ d'Alvarez s'est traduit par une perte de confiance des marchés. Pire encore, début novembre, la rumeur laissait entendre que l'Argentine ne pourrait pas