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Enfin libre!

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par Anne-Marie LEMARCHAND
publié le 27 novembre 2000 à 7h07

Anne-Marie vient d'être licenciée après sept ans de boîte. Elle est remplacée par la fiancée du patron.

«Je suis toute revigorée. La nouvelle de mon licenciement économique m'a réveillée. Hier, je me suis rendue à la poste pour y retirer le recommandé qui m'attendait, et lorsque j'ai vu l'enveloppe au logo de mon entreprise, j'ai immédiatement compris. Le mufle, me suis-je dit, il aurait pu me prévenir. La confiance et l'amitié sont des notions éphémères. J'avais été pendant 3 ans dans le camp des "nantis", bras droit du directeur général d'une petite société d'informations et renseignements commerciaux, financiers et juridiques, chargée de cogérer l'entreprise en somme. Et je me retrouve dans celui des bannis. A présent, je vois clair dans le passé et déchiffre les différentes étapes de ma défaite annoncée depuis presque un an. Comment le boss m'a "passé de la pommade" pour me faire avaler l'embauche de sa dulcinée. Le temps d'acclimater la nouvelle recrue, de lui faire comprendre le fonctionnement des affaires et d'être absolument sûr de son bon choix et hop, il m'a dessaisie de la plupart de mes dossiers. Enfin, il a mis la touche finale: mon licenciement.

«Arrivée chez moi, j'annonce la nouvelle du jour. "Eh bien voilà, je suis virée! ­ Nooon! ­ Siii!" Alors les enfants, on va fêter ça? Demain je pourrais débarquer au bureau vêtue de mon beau pyjama bordeaux et leur offrir le champagne à la place du café du matin! Ou rester au lit. Finalement je vais fêter ça au McDo, plac