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Libération

Fabius a poussé la CNR dans les bras de Suez-Lyonnaise

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Le ministre est intervenu pour accélérer le partenariat commercial.
publié le 27 novembre 2000 à 7h06

Suez-Lyonnaise des eaux est toujours bien introduite dans les cénacles gouvernementaux. Le ministère de l'Economie est en train de lui confier les clés de la Compagnie nationale du Rhône (CNR), deuxième producteur français d'électricité après EDF. Il ne s'agit pas, à proprement parler, d'une privatisation : devant l'Assemblée nationale, Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'Industrie, a proclamé «solennellement et définitivement le caractère public de la CNR». Mais c'est pain bénit pour le groupe Suez-Lyonnaise des eaux qui, par sa filiale (belge) Electrabel, va signer un simple accord de commercialisation sans bourse délier.

La fin du monopole. La CNR est une compagnie publique contrôlée par l'Etat (32 % via EDF et la SNCF) et des collectivités locales. Elle exploite des barrages électriques le long du Rhône, dont la production est sous-traitée à EDF, tout en étant chargée d'une mission de service public : aménager les berges et organiser la navigation fluviale. En février, le Parlement a mis fin au monopole d'EDF sur le marché de l'électricité. La CNR va donc devenir un producteur de plein exercice que le gouvernement aimerait présenter comme le futur challenger d'EDF, en espérant que Bruxelles se contentera de cette concurrence franco-française entre deux entreprises publiques.

Le schéma retenu est le suivant : la CNR conservera les servitudes de service public. Par contre, la partie électricité ­ la seule à générer des recettes ­ sera filialisée : une filiale d'exploita