Retrouver du travail, mais à quel prix? Certains chômeurs et RMistes se posent la question: dois-je accepter tel ou tel poste sachant qu'il est mal payé, inintéressant ou loin de mon domicile? Et le plus souvent les trois à la fois... La revendication la plus courante porte sur le salaire. Alain, 36 ans, a travaillé durant quinze ans dans une filature pour 10 000 francs net par mois. Licencié il y a un an, il a décliné toutes les offres d'emploi qu'un organisme de réinsertion, le Sideq (Société d'ingénierie et de développement des qualifications), lui a proposées. «On me demande de faire de la manutention sept heures par jour pour 5 000 F par mois, alors que les Assedic m'en versent 4 500. Ça ne vaut pas le coup.» Surtout quand on lui propose des contrats de 35 heures payées 35. Dans ces conditions, le Smic se situe juste au-dessus de 5 000 F. Pour 2 000 F de plus par mois, Alain se dit prêt à retravailler sans hésiter. Mais les offres manquent; l'intérim ne lui propose que des missions à la journée et au Smic horaire. Pour lui, les comptes sont vite faits: «Au chômage, je ne paie plus d'impôts, je suis exonéré des 3 000 F de taxe d'habitation, et mon loyer est tombé de 3 200 F à 900 F par mois.» Patrick Declercq, du Sideq, défend une autre logique: «Son calcul n'est valable que pour l'instant, il faut aussi qu'il pense à l'avenir, quand ses allocations chômages diminueront et qu'il sera sorti du monde du travail depuis trop longtemps.»
La difficulté à se déplacer est aussi u