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Libération
Interview

Seattle 2, ce n'est pas pour demain !

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Un an après l'échec du sommet de l'OMC à Seattle, entretien avec Pascal Lamy, commissaire européen chargé du Commerce extérieur.
publié le 27 novembre 2000 à 7h06

Bruxelles (UE)

de notre correspondant

Le monde n'est pas encore prêt pour un nouveau Seattle. Pascal Lamy, le commissaire européen chargé du Commerce extérieur, qui avait négocié au nom des Quinze lors de la conférence mondiale sur le commerce (qui s'est tenue du 30 novembre au 3 décembre 1999 à Seattle), estime en effet que la «volonté politique» nécessaire au lancement d'un nouveau cycle de négociations destiné à libéraliser les échanges commerciaux, a plutôt diminué depuis l'an dernier. Dans l'entretien qu'il a accordé à Libération, il appelle aussi la France à abandonner son droit de veto sur l'exception culturelle: pour lui, l'unanimité affaiblit la force de l'Union européenne dans les négociations commerciales.

Un an après l'échec de Seattle, on semble toujours aussi éloigné d'un nouveau cycle de négociations.

On est beaucoup plus prêts aujourd'hui qu'on ne l'était il y a un an. Mais il est vrai que l'on n'en est pas encore au point où il est envisageable de reconvoquer sans risque une telle rencontre, d'autant que Seattle nous interdit tout nouvel échec. Je constate aussi que l'énergie politique nécessaire à un tel exercice de libéralisation a diminué: d'une part, le débat sur la mondialisation n'est pas suffisamment assumé par les leaders politiques vis-à-vis des attentes de la société civile. D'autre part, les pays en voie de développement ne veulent plus lancer un cycle sans que leur point de vue soit pris en compte, comme cela s'est passé à Seattle.

L'entrée de la Chin