Est-ce enfin la revanche du serpent à plumes, celle de Bernard Arnault, PDG de LVMH, contre François Pinault, président d'Artémis, actionnaire majoritaire de PPR (Pinault-Printemps-Redoute), propriétaire de Gucci ? Ou un énième rebondissement dans la bataille judiciaire à rallonge qui oppose les deux grands groupes français pour le contrôle du maroquinier italien ? Toujours est-il qu'hier, Bernard Arnault, qui n'a jamais digéré que Pinault lui ait dérobé Gucci alors qu'il détenait 34 % de son capital, a lancé une nouvelle salve contre son très cher ennemi.
Activisme juridique. Dans un document rendu public, LVMH dénonce l'existence d'un accord «secret» entre PPR et Gucci sous la forme d'un plan de stock-options équivalent à pas moins de 8 % du capital de Gucci (soit 8 millions de titres pour 800 millions de dollars près de 6 milliards de francs ) dont Domenico De Sole et Tom Ford (le PDG et le styliste vedette de la maison) seraient les bénéficiaires exclusifs. Au détriment des autres actionnaires et des salariés du groupe italien. Ces faits «nouvellement apparus», selon l'expression de LVMH, auraient été «soigneusement dissimulés» par Gucci et PPR.
Faux, archifaux, rétorquent les intéressés qui, s'ils ne nient pas l'existence d'un plan de stock- options (sans en infirmer ou confirmer d'ailleurs le montant), en contestent le caractère «secret». Hier soir, le groupe PPR, qui ironise sur l'activisme juridique de LVMH, affirmait que, «contrairement aux affirmations de LVMH, le