Le dernier Français venu à Tokyo pour y suggérer de «nouvelles formes d'action» est aux antipodes du président de Nissan. La semaine dernière, c'est de chômage, de solidarité et d'actions coups de poings pour défendre les sans-abris que le syndicaliste (SUD) Christophe Aguiton est venu parler. Guidé par une jeune professeur de sociologie de l'université d'Ibaraki, auparavant étudiante en France où elle a côtoyé le collectif «Droits devant», Aguiton avait choisi son itinéraire. Notamment le parc d'Ueno, refuge de nombreux SDF installés dans des petites baraques de planches et de cartons. La plupart sont d'anciens travailleurs de la construction, sans emploi depuis la crise immobilière. Mais le nouveau gouverneur de Tokyo, le nationaliste Shintaro Ishihara, a décidé d'employer la manière forte. Des expulsions sont prévues. Et les SDF ont commencé à se regrouper.
Elite politique. Christophe Aguitton a parlé de l'expérience française des mouvements de chômeurs et des nouvelles solidarités internationales dont celles du collectif ATTAC (en faveur de la taxe Tobin sur les mouvements de capitaux). Un discours entendu, à l'université de Waseda, par une centaine de personnes dont des étudiants issus de la prestigieuse université de Tokyo. «C'est bien la preuve que les choses bougent. A côté des syndicats en général assez proches du patronat local, d'autres initiatives fleurissent» a expliqué le Français, tout en reconnaissant qu'avec 4,7 % de chômage, la situation du Japon ne peut êtr