La direction Ile-de-France de la SNCF va devoir rectifier le tir dans sa chasse aux PV impayés. L'entreprise a décidé en juin de faire appel à une société de recouvrement privée. Objectif: faire enfin payer la montagne d'amendes récoltées par les contrôleurs dans les RER et les trains de banlieue. Dans la seule région parisienne, 557 000 procès-verbaux ont été dressés en 1999. Un sur cinq a été payé. Coût annuel pour l'entreprise ferroviaire: 350 millions de francs, soit 3 % du chiffre d'affaires. Après un appel d'offres, la société Créancia est choisie, «une attention toute particulière ayant été portée à sa déontologie», assure-t-on à la SNCF. Le résultat en la matière est assez peu probant: après deux mois d'activité, c'est Créancia qui risque une contravention pour ses méthodes musclées.
Hors-la-loi. Mi-novembre, Philippe, lycéen de 16 ans, reçoit un télégramme elliptique: «Rappelez d'urgence madame X, pour une affaire urgente vous concernant.» Pour seule indication sur la lettre (identique à celle reçue par plusieurs milliers de resquilleurs): un nom, un numéro de téléphone, et, en caractères minuscules, le nom d'une société, DMA SARL. Problème, ce courrier est complètement hors-la-loi. Première illégalité: une bonne partie des lettres envoyées depuis fin septembre 2000 (date à laquelle Créancia s'est mise au travail) l'ont été à des mineurs, et non à leurs parents qui sont pénalement responsables. Secundo: l'objet de ces lettres «urgentes» n'est pas précisé, pas plus qu