Le groupe informatique français Bull n'en finit pas d'enquiller les restructurations. Hier, son Pdg, Guy de Panafieu, a annoncé un énième plan dont pâtiront d'abord les 1 800 salariés (sur un effectif total de 18 000) dont l'emploi va être supprimé dans les dix-huit prochains mois. L'année 2000, qui devait être celle du retour au bénéfice, ne le sera pas. Le groupe s'attend à de nouveaux mauvais résultats au second semestre, liés, selon Guy de Panafieu, à la faiblesse persistante du marché des serveurs en Europe.
L'année n'avait pas mieux commencé: affecté par le redémarrage plus lent que prévu des investissements informatiques après le passage à l'an 2000, Bull avait déjà accusé une perte nette de 96 millions d'euros (628 millions de francs). Le plan de recentrage annoncé début octobre va donc être accéléré et se traduira, outre les réductions d'effectifs, par plus de 400 millions d'euros (2,7 milliards de francs) de cessions. Bien que prometteuse, l'activité cartes à puce sera vendue.
Où va Bull? La question revient régulièrement depuis trente ans. De cures d'amaigrissement en plans de secours, l'ex-fleuron de l'informatique française, sur lequel le gouvernement, au début des années 80, ambitionnait de s'appuyer pour faire de la France «la troisième puissance informatique mondiale», n'en finit pas de tanguer.
Contre vents et marées, ses actionnaires s'accrochent de peur de tout perdre dans la tourmente et jurent leur confiance à Guy de Panafieu. Mais personne ne croit plus vr