New York de notre correspondant
«La spirale de la peur.» C'est ainsi qu'un broker résume l'atmosphère de crise qui règne ces derniers jours sur le Nasdaq. Jeudi, au terme d'une nouvelle journée de baisse, le pouls de la nouvelle économie accusait une chute de 48 % par rapport à son niveau record de mars. Vendredi, pourtant, l'indice connaissait un sursaut: à 20 h 30 (heure française), le Nasdaq était en hausse de 4,6 %. Les cours des constructeurs informatiques comme Gateway, à l'origine de la baisse des cours la veille (Libération de vendredi), étaient en hausse.
Nervosité. Mais ce soubresaut venait plutôt confirmer l'impression de fébrilité et de nervosité qui domine ces derniers temps. Aucun signe ne permet d'entrevoir un renversement durable de tendance. «La grande question est: avons-nous touché le fond?», s'interrogeait vendredi le site d'informations financières TheStreet.com. Désormais, Wall Street se pose tout haut cette autre question qu'elle murmurait tout bas jusque-là: après avoir dopé la croissance américaine ces cinq dernières années, la nouvelle économie est-elle en train d'entraîner une récession outre-Atlantique?
«Nous sommes dans une phase de grande interrogation», assure Paul Gompers, spécialiste de la nouvelle économie à la Harvard Business School. «Au milieu des années 90, des centaines de millions de dollars ont été investis dans l'économie de l'Internet. L'économie dans son ensemble a été dopée. Et voilà qu'on se rend compte qu'on est peut-être allé un p