Ce Messier est vraiment un phénomène. Non content d'avoir déjà vendu 55 000 exemplaires de son opus autobiographique, J6M.Com (1), le patron de Vivendi s'apprête à débattre avec José Bové, le porte-parole de la Confédération paysanne et porte-drapeau des antimondialisation, le 17 décembre sur France 3. Le patron de Vivendi, qui n'a pas hésité à reprendre à son propre compte le sobriquet, attribué par les Guignols de l'Info, de J6M (pour Jean-Marie Messier Moi-Même Maître du Monde), avait déjà suscité une confrontation avec Philippe Val, l'éditorialiste de l'hebdomadaire contestataire Charlie-Hebdo. Et comme il n'a vraiment peur de rien, il a accepté une proposition de Jean-Luc Godard (excusez du peu!): un débat filmé de vingt-cinq heures non-stop avec Val. Il paraît que Messier a «le parler vrai». Comme Claude Allègre. Le patron de Vivendi (dont la fusion avec Seagram-Universal doit être actée cette semaine par les actionnaires de Vivendi et Seagram le 5 décembre et de Canal + le 8 décembre) était déjà le plus exubérant des patrons français. Mais depuis la fusion annoncée de son groupe avec Universal, il la joue carrément star hollywoodienne. Et il n'est visiblement pas le seul à vouloir sortir des grises pages «économie» et «finances» des quotidiens. Bernard Arnault, le patron de LVMH, qui avait tendance jusqu'à maintenant à se cacher derrière les marques de son groupe de luxe, a lui aussi décidé de franchir le pas de la communication de masse en publiant un ouvrage sobreme
Ces patrons qui jouent les têtes de gondole
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publié le 4 décembre 2000 à 7h26
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