La 11e chambre de la cour d'appel de Paris a relaxé hier Alain de Greef, directeur général de Canal +, qui s'était vu condamner un an plus tôt par le tribunal correctionnel à une amende de 20 000 francs pour infraction à la législation sur les CDD (Libération du 13 décembre 1999). C'est un coup dur pour les salariés de l'audiovisuel qui osent croiser le fer avec leur employeur. Et un jour béni pour les employeurs des secteurs comme le multimédia ou les téléservices, qui s'appuient sur les pratiques de l'audiovisuel pour imposer à leurs salariés des contrats de travail en CDD renouvelés à l'infini, au prétexte qu'il s'agit d'un «usage». En première instance, le juge avait voulu, à travers la condamnation d'Alain de Greef, moraliser les pratiques et rappeler qu'en matière d'emploi «le CDI est la règle et le CDD l'exception». La cour d'appel vient d'en décider autrement. Elle semble admettre que, dans l'audiovisuel, l'emploi est conditionné au caractère temporaire des émissions. Et que les salariés le savent. Mais faut-il rappeler que Nulle part ailleurs est à l'antenne depuis plus de dix ans?
Mépris du droit. D'ordinaire, les contrats de travail se traitent aux prud'hommes. Canal +, comme les autres diffuseurs privés ou publics, connaît bien cette enceinte. Les procès des salariés de l'audiovisuel y sont légion. Et la jurisprudence de la chambre sociale de la Cour de cassation constante: ces emplois doivent être pourvus en contrat à durée indéterminée (CDI). Condamnés, les empl