Fini le doute, la monnaie européenne est en pleine forme. Hier, après une semaine d'appréciation, la devise européenne a brisé le seuil de résistance de 0,88 dollar avant de se mettre à taquiner les 0,89. «Du jamais vu. C'est la première fois depuis son lancement, en janvier 1999, que l'euro gagne autant et aussi vite. Et cette fois, pas besoin de l'intervention des banques centrales américaine, japonaise ou européenne... L'euro reprend de la hauteur tout seul, sans l'aide de personne, grâce aux seules forces du marché», commente, surpris, un agent de change. A l'appui de cet optimiste, un constat: il y a peu encore, l'euro avait un comportement plutôt schizophrène, qui le faisait réagir négativement aux mauvaises nouvelles... Mais sans pour autant tirer profit des événements positifs ou encore de l'intervention concertée des banques centrales des pays industrialisés. Cette fâcheuse perversion semble être sur le point de prendre fin. En clair, de nombreux économistes estiment que la valeur de l'euro devrait désormais correspondre à des critères purement économiques. Leur regard se tourne vers les Etats-Unis. Et ce qui se passe de l'autre côté de l'Atlantique explique en partie le renforcement de l'euro.

Ralentissement américain. Selon les dernières publications les statistiques américaines semblent confirmer une décélération de la croissance. Pour l'instant, les chiffres ne sont pas encore alarmants, mais le fait est là: de 5,6 % au deuxième trimestre de cette année, la crois