L'affaire remonte à janvier 1999. Deux syndicats du magasin Ikéa de Saint-Priest (Rhône) rendent public un e-mail interne écrit quelques mois plus tôt par une employée chargée de la distribution des catalogues. Une recommandation raciste: «Pour ce type de travail, ne pas recruter de personnes de couleur. C'est malheureux à dire, mais on leur ouvre moins facilement la porte, et il s'agit d'avancer vite.» La CGT et la CFDT portent plainte, la direction condamne «cette opinion personnelle». S'agit-il d'une initiative individuelle ou d'un comportement lié à l'entreprise?
Redorer son image. Pour le savoir, et pour redorer son image, la direction d'Ikéa France a créé une commission anti-discrimination qui rendait ses conclusions hier. Composée de représentants syndicaux (sauf la CGT qui s'est retirée) et de membres de la direction, cette commission a confié une étude sur les discriminations chez Ikéa à un sociologue indépendant, Henri Vacquin. Au vu des résultats, la direction ne doit pas regretter son choix: «Il n'y a pas de pratique managériale délibérément ségrégationniste chez Ikéa.» Pour en arriver là, le sociologue a interviewé un échantillon de 110 salariés représentatifs des 2 600 collaborateurs du groupe, a ouvert un numéro vert durant trois jours, et n'a pas trouvé un seul cas concret de discrimination raciale. La plupart des interviewés condamnent la note qui a déclenché l'affaire, tout en trouvant des circonstances atténuantes à l'auteur. Ils parlent de «réalisme et d'e