On connaissait les «golden parachutes», il va falloir désormais se familiariser avec les primes de bienvenue, les «golden Hello».

Antonio Perez, recruté par Gemplus comme chief executive (directeur général), en juillet, a été particulièrement gâté. Il a reçu un gros paquet d'actions gratuites représentant, sur la base du cours moyen d'introduction en Bourse, 61 millions d'euros. Comme si cela ne suffisait pas, il a été gratifié, en sus, d'un gros bonus en stock-options. Au total, la «prime» peut être évaluée à 112 millions d'euros (750 millions de francs).

Actions bradées. A deux jours de l'introduction en Bourse du leader de la carte à puce, pareille privauté fait un peu désordre. D'autant que les stocks lui ont été proposés avec une décote extraordinaire de 42 % par rapport au cours de l'action. Autant dire que, selon toute probabilité, le dirigeant n'hésitera pas un instant à lever l'option, c'est-à-dire à acheter pour de bon ces actions, et ce dès qu'il en aura le droit, tellement le prix en est bradé.

Fabrice Rémon, associé chez Deminor, un cabinet conseil aux actionnaires minoritaires, juge ces cadeaux excessifs. Surtout à la veille d'une introduction en Bourse. Selon lui, «le principe de l'égalité entre actionnaires est bafoué».

Chez Gemplus, l'accusation fait bondir. On se défend d'avoir enfreint la loi. Le discount est libre dès que les stock-options sont accordées plus de trois mois avant la mise en Bourse. Or Antonio Perez a été gratifié il y a six mois. Le géant de l