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Libération

Seagram tire un trait sur son passé

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Les porteurs du groupe canadien ont avalisé l'opération. Avec nostalgie.
publié le 6 décembre 2000 à 7h35

Montréal correspondance

Quinze minutes auront suffi pour sceller le destin de Seagram. L'assemblée annuelle des actionnaires de la compagnie canadienne, qui se tenait à Montréal, n'a eu d'extraordinaire que le nom. Face aux quelque 200 actionnaires qui s'étaient rendus dans la ville berceau du groupe, les membres de Seagram présents à la tribune ont délibérément évité de donner à l'événement une tonalité particulière. Le clan Bronfman était représenté par Edgar Sr et son frère Charles, tous deux présidents du conseil, ainsi que par Edgar Jr (45 ans), l'actuel président et futur numéro deux de Vivendi-Universal.

Fatalisme. Quelques mots de bienvenue («pour la 24e et probablement dernière fois», a rappelé Charles Bronfman) ont ouvert une session dénuée de toute fébrilité en dépit de l'enjeu. Aucune question ni discussion. Après quelques minutes d'attente, nécessaires au comptage des derniers bulletins, le verdict est tombé, sans surprise: 90,4 % des votes exprimés ont approuvé la fusion par échange de titres. Aucun applaudissement n'est venu accueillir la nouvelle.

De fait, dans la salle, ce n'était pas l'enthousiasme. Plutôt une sorte de résignation, voire de fatalisme. Lucile Belles-Isles, qui a reçu de son père quinze actions Seagram, voilà quarante ans (elle en possède aujourd'hui plusieurs centaines), a reconnu que sa présence était essentiellement symbolique.

«C'est surtout pour la forme, nous n'avons pas vraiment de poids. Mais je ne suis pas inquiète, ce sont des domaines