France Télécom continue son marché outre-Manche. Après Orange, la star du mobile, l'opérateur historique jette son dévolu, via sa filiale Wanadoo, sur Freeserve, le leader britannique de l'accès à l'Internet. L'affaire couvait depuis plusieurs jours. Elle a été annoncée hier. L'acquisition prend la forme d'une offre publique d'échange (OPE). Une action Freeserve pour 0,225 de la nouvelle action Wanadoo. L'opération valorise Freeserve à 18 milliards de francs. En comparaison, France Télécom atteignait hier en Bourse 85 milliards de francs.
Si l'affaire se déroule selon le plan prévu, le distributeur d'électroménager britannique Dixons, l'actionnaire majoritaire de Freeserve, deviendrait le second actionnaire (12,7 %) de Wanadoo, derrière France Télécom (74 %). L'emplette a beaucoup de points communs avec l'achat d'Orange. Freeserve est, outre-Manche, une très grosse pointure. C'est aussi un trublion. Il revendique aujourd'hui deux millions d'abonnés. Il fait même mieux que Wanadoo, premier de la classe en France avec 1,15 million de clients.
Trublion. Les procédés de Freeserve ont toujours été ceux d'un belliqueux. A l'opposé de la politique plutôt sage d'un historique, comme France Télécom sur son marché national. Quand il se lance à l'automne 1998, Freeserve cartonne aussitôt avec une offre révolutionnaire d'accès gratuit, c'est-à-dire sans abonnement. L'abonné ne paie que ses minutes effectives de surf. Du jamais vu. En quelques mois, Freeserve rameute plus d'un million de c