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Libération

L'industrie indienne court après sa matière grise

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Les entreprises cherchent comment retenir les informaticiens courtisés par les firmes étrangères.
publié le 8 décembre 2000 à 7h43

New Delhi, de notre correspondant.

La planète entière se les arrache. Extrêmement qualifiés, peu coûteux et parlant parfaitement l'anglais, les informaticiens indiens ont la cote. Dans un contexte de pénurie mondiale d'ingénieurs en informatique, ils constituent une main-d'oeuvre très recherchée. Résultat: l'Inde, qui compte devenir une superpuissance informatique, voit sa matière grise lui filer entre les doigts.

Selon une étude menée conjointement par l'organisation professionnelle Nasscom et le cabinet de conseil McKinsey, l'industrie indienne manque déjà de 67 000 informaticiens, alors qu'elle en compte environ 250 000. A l'horizon 2008, les besoins en personnel spécialisé s'élèveront à 2,2 millions de personnes. Si bien que, si l'on multipliait par dix le réservoir de talents dans les cinq prochaines années, les entreprises locales seraient capables de tout absorber.

Malheureusement, sur les 16 000 ingénieurs diplômés chaque année, la moitié part pour l'étranger, principalement vers les Etats-Unis. Quant à ceux qui restent, ils sont de plus en plus nombreux à travailler pour des compagnies étrangères, qui ouvrent des filiales en Inde. Une option qui offre une meilleure rémunération, donc une qualité de vie comparable à celle qu'ils auraient à l'étranger, tout en restant au pays.

Le problème est d'autant plus aigu que ce sont en général les plus qualifiés ­ souvent titulaires d'un troisième cycle ­ qui désertent les premiers. «Sur une promotion, environ 90 % des étudiants so