Partout en Europe, on brade l'UMTS. Sauf en France. La procédure d'attribution des licences du téléphone du futur est coulée dans le marbre depuis six mois. Une éternité à l'aune du marché des télécoms. Pire, les opérateurs ne sauront qu'en juin prochain s'ils ont décroché le cocotier. D'où ces questions: la France peut-elle s'obstiner à ne pas revoir sa copie ? «S'il avait fallu décider aujourd'hui de la procédure, il est évident que la règle ne serait pas celle-là», estime Laurent Benzoni, économiste spécialisé dans les télécoms. Hier, l'AFUT (Association française des utilisateurs des télécoms) montait au créneau: «Il n'est pas trop tard pour reprendre l'examen du dossier», plaide l'association qui craint que la pression économique excessive pesant sur les opérateurs ne se traduise par des prix abusifs ou des contrats léonins.
La plus belle offre. Lorsqu'en mai dernier, Laurent Fabius a tranché pour un concours de beauté assorti de redevances élevées, le deal a paru à beaucoup raisonnable. La France avait décidé de sélectionner les candidats sur la base de la plus belle offre, tout en les taxant au passage d'un gros paquet de milliards (32,5 milliards de francs par licence). L'analyse ne tient plus tout à fait la route.
Depuis le début de l'automne, la compétition autour de l'UMTS est retombée comme un soufflé. Après les sommets atteints au Royaume-uni (36,5 milliards d'euros) et en Allemagne (49,6 milliards d'euros), c'est la débandade. Alliances à tout va, retraits prémat