Le superjumbo européen A3XX se sent pousser des ailes. Philippe Camus, coprésident de l'exécutif d'EADS (1), le consortium aéronautique européen qui détient 80 % d'Airbus (contre 20 % pour l'anglais Bae Systems), a confirmé hier que «le lancement officiel de l'A3XX devrait intervenir d'ici à la fin de l'année». Pour donner leur feu vert à la construction du mastodonte (lire ci-contre) les actionnaires d'Airbus, qui doivent bientôt convoquer un conseil d'administration, estimaient que le carnet de commandes devait atteindre au minimum cinquante appareils et que ces commandes émanent de compagnies phares.

Commandes. Le destin de l'A3XX, qui n'était encore qu'un avion virtuel, a basculé en fin de semaine dernière lorsque la compagnie aérienne australienne Quantas a signé un contrat avec Airbus pour douze commandes ferme. Quatre autres compagnies aériennes ont déjà signé des contrats de ce type: Air France (10 appareils), Emirates (7 appareils), Singapour Airlines (10 appareils) et IFLC, la plus grosse société de leasing (5 appareils). Ce qui porte à 44 le nombre de commandes ferme, sans parler des options d'achat. En outre, Airbus négocie actuellement avec Virgin (Grande-Bretagne), British Airways, Cathay Pacific (Hong-kong) ou encore Lufthansa (Allemagne).

«On a franchi une à une toutes les étapes, a souligné hier Philippe Camus. Pour moi, le programme est déjà lancé. La question aujourd'hui est de savoir quand on ferme le guichet pour les sociétés qui seront des compagnies de l